
Que la mission du Centre d'archives de Québec relégué à un simple centre régional ait été renforcée n'en fait pas pour autant le siège social prestigieux d'antan : Ja Maison!les Archives. Le déplacement du centre de décision vers Montréal, s'il en reste un, inquiète. Bien plus, les ANQ n'existent plus, elles n'ont plus de personnalité. Elles sont devenues une direction générale, au même niveau que celles de la gestion interne. Et muette : ne cherchez pas sur Internet les textes des allocutions du conservateur des archives, il n’y en a que pour la présidente-directrice générale!
Même l’histoire de l’institution ne débute qu’en 1967, année de création de la BNQ. Pierre-Georges Roy, premier archiviste du Québec en 1920 : jamais existé. La Loi sur les archives de 1983 : un malencontreux oubli du webmestre! Il n'y a que pour la Biblibthèque nationale et la Grande Bibliothèque. Dans le rapport annuel 2006-2007, à peine 6 pages sur 11O relatent les activités liées aux archives. Impossible de consulter ceux des ANQ d'avant 2004. Les archives électroniques de l’institution parlent par elles-mêmes.
Comment en sommes-nous venus là? Commentla profession a-t-elle pu se laisser monter un tel bateau? Et les historiens, clients des archives, sources premières de leurs contributions sociétales, ont-ils perdu leur voix? Aucune nation qui se respecte n'aurait accepté une telle rétrogradation. Le Canada a fondu ses Archives à sa Bibliothèque
Nationale pour un motif idéologique; créer une grande institution qui ferait du nation building au service de la propagande favorisant l'unité nationale. Québec l'a imité, mû par son obsession de réduire la taille de l'État.
De 1976 à 1984, j’ai apporté, avec mes collègues de l'époque, ma mince et dévouée contribution professionnelle au rayonnement national et international des ANQ. En 2004, j'ai bien voulu croire que la fusion permettrait aux ANQ de mieux se développer, d’assumer pleinement leur mission et de s'imposer au sein de la Francophonie. Aujourd'hui, j'en doute et m'en inquiète.
Le400e de Quépec était une belle occasion pour BANQ de démontrer la justesse de la décision gouvernementale en prenant le leadership de l'organisation, à Québec, d'une mégaexposition sur Champlain et son temps : sensibiliser les Québécois de toutes origines à l'installation du premier établissement permanent francophone en Amérique. Car le 400e, c'est plus que des spectacles et des tournois de hockey. C'est la célébration de la naissance d'une nation! C'est à Québec que ça se passe et qu'on doit y venir célébrer!
BANQ a manqué le rendez-vous. - 2008.01.07
Contexte : Mini-débat sur la fusion des ANQ avec la BNQ et la présence de BANQ à Québec
Opinion publiée dans le journal Le Soleil de Québec
Source iconographique
Opinion publiée dans le journal Le Soleil de Québec
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